Apprendre la Résistance grâce à un témoignage.

Après avoir travaillé sur une exposition présentant les femmes résistantes de l’Oise, les élèves des classes de 6e3 et 6e1 ont rencontré ce vendredi 28 mai durant une heure, Mme Hélène BOULANGER. Cette rencontre vient célébrer la Journée de la Résistance.

Hélène est venue témoigner au nom de sa mère, Lucienne FABRE-SEBART, aujourd’hui décédée, mais grande Résistante de l’Oise.

Même si la Seconde Guerre mondiale n’est pas au programme des 6e, ceux-ci se sont montrés très intéressés et particulièrement attentifs à comprendre qui était cette femme. Ils ont posé beaucoup de questions.

Lucienne est née le 1er décembre 1920 à Nogent-Sur-Oise dans une famille ouvrière simple de 5 enfants, qui affectionnait la culture et l’engagement social. A l’âge de 13 ans, Lucienne rejoint elle-aussi l’usine et devient ouvrière, d’abord à Monchy-Saint-Eloi puis à Nogent.

Mais la guerre éclate en 1939. Lucienne, âgée de 19 ans, surprend une conversation avec Marcel DENEUX, résistant. Convaincue, elle décide de rejoindre la Résistance en octobre 1940. Elle y restera engagée jusqu’en mai 1945.

Elle fut très active : elle manifestait pour plus de nourriture mais surtout était agent de liaison. Elle transportait des journaux, des tracts, des armes, des grenades et même de la dynamite. Son moyen de transport : le vélo et un peu le train. Elle a fait des milliers de kilomètres à bicyclette, Paris/Amiens ou Paris/Chartres par exemple. A la fin de la guerre, elle a aidé à la Libération de Paris et à l’accueil des déportés et prisonniers de guerre.

Ce n’était pas facile pour Lucienne. Elle savait que ce qu’elle faisait était très dangereux et qu’elle risquait sa vie. Beaucoup de ses amis résistants sont morts, torturés, fusillés ou déportés. Marcel DENEUX, Edmond LEVEILLE, Roland VACHETTE… Lucienne a dû vivre dans la clandestinité et se séparer de sa famille pour ne pas la mettre en danger. Elle a pris plusieurs identités (Paule, Michelle, Lorette…) et a déménagé dans d’autres départements limitrophes.

Après la guerre, Lucienne a rencontré son mari, Raymond, avec qui elle aura 5 enfants, dont Hélène, la troisième. Elle a continué à s’investir en devenant conseillère municipale de son village.

Jusqu’aux années 60, elle n’a pas évoqué son passé. Quand elle a raconté finalement son histoire, tout le monde a été fière d’elle, et Hélène continue de l’être et de la porter dans son cœur et dans sa mémoire. A l’âge de 98 ans, Lucienne a pu recevoir des mains du préfet une ultime médaille, la plus prestigieuse, pour son statut « d’ancienne Résistante particulièrement valeureuse »… La Légion d’Honneur …

Après cette rencontre avec les élèves, tout le monde s’est dirigé vers la salle 122 baptisée salle Lucienne FABRE pour une minute de silence. Étaient présents Mme le maire de CHANTILLY, Isabelle WOJTOWIEZ et Mme QUERIC, chef d’établissement. Mme Françoise VINCENT, professeur d’histoire-géographie à la retraite, était venu assister Hélène Boulanger.

Et bien sûr, Mme Mathilde MARGUERIT, le professeur d’histoire à l’origine de cette venue…

Merci à tous !